Les risques à venir dus au réchauffement climatique
Dernière mise à jour le 9 juin 2020
Les principaux risques à venir dus au réchauffement climatique s’inscrivent dans la continuité des effets actuellement observées avec une intensité amplifiée. Ils concernent à la fois les phénomènes physiques en jeu, leurs conséquences sur l’environnement et leurs impacts délétères sur les espèces vivantes végétales et animales, dont l’espèce humaine.
Une augmentation inquiétante des températures
Si les êtres humains ne parviennent pas à réduire de manière considérable les émissions de gaz à effet de serre, les scientifiques prévoient une augmentation importante des températures dans les décennies à venir. Cette augmentation pourrait atteindre plus de 4°C à la fin du XXIème siècle. Les pays d’Afrique du Nord, de la zone méditerranéenne et du Moyen Orient ainsi que les Etats Unis, devraient être particulièrement impactés.
Le GIEC revoit régulièrement ces prévisions à la hausse. Les scientifiques observent en effet une élévation des températures plus rapide que prévue.
A l’horizon 2100, dans le scénario le plus pessimiste si les émissions de gaz à effet de serre continuent à leur rythme actuel, l’augmentation des températures moyennes à la surface de la planète pourraient atteindre 4,8°C par rapport à la période 1986-2005. [Article Le Monde du 04/11/14]
La fonte de la banquise et des glaciers
Sous l’effet du réchauffement climatique et des nombreux effets induits (modification des grands courants marins, réduction de la couche de glace réfléchissant les rayons lumineux…), la fonte de l’Antarctique, du Groenland et des glaciers va s’amplifier notablement dans les prochaines décennies.
Selon une étude internationale menée par une équipe de glaciologues français, allemands, autrichiens et suisses, les formations glaciaires réagissent plus fortement que prévu au réchauffement climatique. Jusqu’ici, les scientifiques estimaient qu’au cours de la décennie 2003-2012, les glaciers alpins avaient perdu en moyenne annuelle 1,15 mètre d’épaisseur de glace de plus que pendant la période de référence 1962-1982, marquée par une relative stabilité. Or, les nouvelles mesures montrent que la fonte a augmenté en réalité de 1,0 mètre de glace par an. Soit une fonte supérieure de 65% à ce que l’on croyait. Ces travaux ne font que confirmer la débâcle annoncée par les glaciologues : avant la fin du siècle, les géants blancs culminant à moins de 3500 mètres auront disparu du paysage alpin, seuls subsisteront les plus altiers : la mer de Glace, les Bossons, le Taconnaz et bien sûr, le mont Blanc. [Article Le Monde du 16/02/17]
Les pôles contiennent la majeure partie de la glace mondiale (99%). Au pôle Nord, l’océan Arctique est un vaste bassin d’eau froide recouvert de banquise. De l’autre côté du globe, le continent Antarctique est une terre qui mesure vingt-cinq fois la France et qui est entièrement entourée des eaux de l’océan Austral. La calotte glaciaire antarctique repose majoritairement sur de la terre ferme et s’étend également sur la mer sous forme de banquise. 90 % de la glace se trouve en Antarticque. En Arctique, la surface couverte pas les glaces diminue d’environ 30% par décennie depuis 40 ans. En Antarctique, les processus sont plus complexes. Les glaciers se retirent et perdent en épaisseur à l’Ouest tandis qu’ils s’accroissent et s’épaississent à l’Est. Ainsi, le volume de glace de cette région diminue, alors que la surface recouverte par la glace augmente. [Article Le Monde du 26/04/19]
Le dégel du permafrost
Le réchauffement climatique impactera également le permafrost, c’est-à-dire tous les territoires du globe qui restent gelés de façon quasi permanente. Celui-ci pourrait dégeler en grande partie dans les prochaines années. Les risques induits apparaissent considérables du fait des gaz à effet de serre stockés depuis des millénaires et naturellement libérés dans l’atmosphère. Ce qui viendrait amplifier les phénomènes de réchauffement climatique observés.
Les étendues et les volumes concernés par le permafrost sont gigantesques. Ils recouvrent 12 à 14 millions de kilomètres carrés, une surface supérieure à celle du Canada (10 millions de m2). Les scientifiques estiment que cette glace renferme deux fois plus de carbone que l’atmosphère. « Une part de ce carbone va être relâché, mail nul ne sait combien », explique Florent Dominé, directeur de recherche au CNRS. « Les projection les plus pessimistes du GIEC avec un réchauffement à 4 ou 5°C n’incluent pas les processus de dégel du pergisol (nom français donné au permafrost)», prévient le scientifique. Or selon les différentes études, 80 à 90% des terres gelées seront à terme libérées des glaces. De plus, le carbone n’est pas la seule mauvaise surprise qui est enfermée dans le permafrost. En février, une étude publiée par le National Snow and Ice Data Center, mettait en évidence des stocks de mercure deux fois plus importants dans le permafrost que sur le reste de la Terre. Avec le dégel, ce métal va finir dans les océans et contaminer toute la chaîne alimentaire. Des phénomènes de bulles de méthane sont également apparus en 2017 dans le pergélisol sibérien. Enfin, entre 2013 et 2015, quatre types de méga-virus ont été découverts dans la glace. Ils étaient enfermés depuis des dizaines de milliers d’années. Leur réactivation interroge sur la santé humaine. [Article Novethic du 22 février 2018]
La fonte du permafrost des îles arctiques du Canada pourrait indiquer que la crise climatique s’installe plus rapidement encore que les scientifiques ne l’avaient craint. Entre 2003 et 2016, les étés ont été anormalement chauds. Conséquences, les scientifiques ont observés des indices de dégels moyens de 150 à 240% supérieurs à la normale comprise entre 1979 à 2000. [Article Futura Planète du 22/06/19]
L’élévation du niveau des océans
Une très grande majorité des zones côtières sera impactée. De nombreux territoires seront submergés par les eaux ce qui engendrera des déplacements de populations humaines. Les zones tropicales devraient être les plus fortement impactées en raison de phénomènes géophysiques. Par ailleurs, de nombreuses terres deviendront impropres à la culture du fait de la remontée d’eau salée.
A l’horizon 2100, le niveau de la mer aura augmenté de 55 cm à 1 m selon les régions du globe, si l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre se maintient au rythme actuel. Les populations vivant dans les grandes métropoles côtières, dans les deltas ou bien sur certaines îles, soit plus de 10% de la population mondiale, seront directement exposées à ce phénomène. [Article Le Monde du 26/04/19]
L'acidification des océans
Avec le réchauffement climatique, les océans s’acidifient. Une partie du CO2 émis dans l’atmosphère s’y dissout (environ 30%), entrainant alors des réactions chimiques qui tendent à réduire le pH de l’eau de mer.
Depuis la révolution industrielle, le pH est passé de 8,2 à 8,1 et les chercheurs estiment que cette valeur va diminuer encore de 0,3 avant la fin du siècle. Sachant qu’une réduction de pH de 0,1 représente une hausse de 30% de l’acidité des océans. Les changements de pH dans les océans sont si rapides que les organismes n’ont pas le temps de s’adapter et leurs coquilles et squelettes se dissolvent petit à petit. Avec l’augmentation de l’acidité des océans, le zooplancton a du mal à survivre. Conséquence, toute la chaîne alimentaire s’en trouve déstabilisée. Des centaines de poissons, coraux et requins dépendent du zooplancton pour vivre. La biodiversité de nombreux écosystèmes est menacée. [Article Le Monde du 18/11/15]
L’absorption de CO2 par les océans modifie leur état chimique – diminution du pH et augmentation de son acidité – et entraine la désoxygénation de l’eau : l’Organisation Météorologique Mondiale indique que depuis le milieu du siècle dernier, la teneur en oxygène de l’océan à l’échelle mondiale a diminué de 1 à 2%, ce qui représente une menace majeure pour les écosystèmes. [Article Le Figaro du 10 mars 2020]
La modification des circulations atmosphérique et océaniques
L’augmentation des températures à la surface du globe devrait continuer à modifier les circulations atmosphériques ainsi que les circulations océaniques. A ce jour, les scientifiques ne sont pas en mesure d’évaluer avec certitude l’impact de ces perturbations sur les évènements climatiques et cela quand bien même leur intensité et leur fréquence augmentent au fil du temps.
En raison de l’augmentation des températures et de la fonte des glaces, le réchauffement climatique modifie les phénomènes de circulation océanique. Il pourrait en particulier diminuer la densité des eaux de l’Arctique, ralentir leur plongée et par la même ralentir toute la circulation des grands courants marins à l’échelle mondiale. [Information communiquée sur le site www.futura-sciences.com]
Les différences de chaleur reçue du soleil entre les différentes régions de la Terre sont responsables des circulations atmosphériques, c’est-à-dire des mouvements des masses d’air de l’atmosphère à l’échelle planétaire. Les modèles climatiques montrent que ces circulations devraient ralentir. [Information communiquée par le site www.futura-sciences.com]
Des évènements climatiques extrêmes plus fréquents
Les évènements climatiques – précipitations, inondations, sécheresses… – pourraient s’étendre géographiquement et être de plus en plus intenses et de plus en plus fréquents dans les prochaines décennies.
Le réchauffement climatique favorise des évènements météorologiques extrêmes : sécheresses et vagues de chaleur, indique une étude de l’Organisation Météorologique Mondiale. Selon certains climatologues, le nombre de sécheresses inondations et autres ouragans liés au dérèglement a doublé depuis 1990. La violence des typhons sur la Chine, Taïwan, le Japon et les deux Corées, devrait s’en trouver accrue, selon une étude d’après laquelle « ces 37 dernières années, les typhons ayant frappés l’est et le sud-est de l’Asie ont gagné 12 à 15% d’intensité ». [Article AFP du 08/05/17]
Si le lien entre réchauffement climatique et évènements météorologiques extrême, n’est pas totalement élucidé et fait l’objet de nombreux débats scientifiques, il est bien possible, dans certains cas, d’affirmer que le réchauffement climatique est responsable de l’augmentation de l’intensité de précipitations et de neige. Il est également clairement corrélé avec l’augmentation du nombre de canicule. En revanche, il n’a a priori aucun effet sur le déclenchement des cyclones. Il participe uniquement à l’augmentation des précipitations survenues pendant les cyclones. {Article CEA du 15/05/19]
Des incendies de plus en plus violents
De nombreux territoires privés de précipitations régulières deviendront de plus en plus sensibles au risque d’incendie. De vastes espaces sauvages pourront être l’objet de puissants incendies très difficiles voire impossibles à contrôler, de manière similaire à ce qui s’est passé en 2019 en Australie, en Amazonie et en Sibérie. Tout en émettant de grandes quantités de gaz à effet de serre, ces grands incendies détruisent des puits de carbone ainsi que quantités d’espèces vivantes végétales et animales.
Les incendies géants se multiplient un peu partout sur la planète. Et surtout, ils gagnent en fréquence. Les spécialistes parlent aujourd’hui de « mégafeux », c’est-à-dire des incendies hors norme par leur taille, leur durée et leur comportement extrême (intensité, vitesse de propagation, fronts multiples et mise en péril des biens et des personnes). De nombreux pays sont impactés : Etats Unis, Australie, Canada, Congo, Brésil, Indonésie, Europe… L’ampleur du problème est mondiale. Pieter van Lierop, expert à la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) alertait : « Pour la plupart imputables à l’homme, ces mégafeux seraient exacerbés par le changement climatique, mais nous soupçonnons désormais qu’ils peuvent constituer un cercle vicieux qui accélère le réchauffement de la planète ». Aujourd’hui, le lien entre mégafeux et réchauffement climatique est admis. [Article Les Echos du 07/11/18]
L’aggravation de la chute de la biodiversité
Dans les prochaines décennies, la biodiversité continuera d’être lourdement impactée par les activités humaines et les chocs climatiques, si aucune mesure d’envergure n’est prise. Une très grande partie des espèces végétales et animales seront impactées sur la planète. Certaines disparaitront à jamais. Nous pourrions vivre la 6ème extinction de masse observée sur la Terre depuis l’origine de la vie.
En mars 2018, WWF et le Tyndall Centre for Climate Change de l’Université d’East Anglia en Grande Bretagne ont présenté les résultats d’une étude sur l’impact du changement climatique sur la biodiversité. Cette étude conclut que si rien n’est fait pour ralentir le réchauffement climatique et qu’il atteint 4,5°C d’ici 2080, 50% des espèces de 35 régions du monde considérées comme étant les plus riches en faune et en flore sont menacées d’extinction. Avec une limitation à 2°C, le risque serait divisé par deux. [Article BFMTV du 14/03/18]
L’épuisement de la ressource en eau
Dans les prochaines décennies, de nombreux territoires pourraient connaître des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses. Les rivières et les fleuves devraient voir leur lit se réduire de manière importante en saison sèche. De nombreuses régions pourraient connaître des problèmes de ressource en eau. Des populations en très grand nombre pourraient être impactés : 500 à 800 millions de personnes voire davantage encore selon l’évolution des températures.
Dans une telle perspective, dans de très nombreuses régions du globe, la ressource en eau devra inévitablement faire l’objet de partages entre différents besoins : sanitaires, agricoles, industriels... Les risques géopolitiques induits apparaissent d’ores et déjà très élevés.
Les scientifiques observent une intensification du cycle de l’eau : évaporation au-dessus des océans sous l’effet de la chaleur, condensation dans l’atmosphère en formant des nuages, transport par les vents puis précipitations sur les continents. L’augmentation de la température globale moyenne conduira à une augmentation de l’évaporation de l’eau et donc à davantage d’humidité dans l’atmosphère et à des précipitations plus intenses. Si les scientifiques prévoient davantage de précipitations dans certaines régions, ils tablent aussi sur une diminution dans d’autres avec un accroissement de l’aridité. « Des périodes de sécheresse plus intenses et plus longues vont survenir, impactant le débit des rivières, le stockage de l’eau dans les sols ou dans la végétation » pointe Sandrine Anquetin, directrice de recherche au CNRS au laboratoire d’étude des transferts en hydrologie et environnement (LTHE) de Grenoble. Dans le sud de l’Europe, la disponibilité en eau pourrait être réduite de 5 à 35% si la température augmente de 4°C. « Cela pose le problème de l’approvisionnement en eau douce, une ressource vitale pour l’homme, pour l’agriculture… » rappelle Sandrine Anquetin. [Article Les Echos du 09/11/15]
La réduction des ressources alimentaires
A l’échelle mondiale, les ressources alimentaires des êtres humains sont directement impactées par le réchauffement climatique. Les rendements agricoles diminueront progressivement au fur et à mesure de l’augmentation des températures. Pire encore, les épisodes de canicule et de sécheresse à répétition, rendront certains espaces agricoles inexploitables. Les cultures fragilisées par les modes d’exploitation agro-industriels, seront de plus en plus exposées aux ravages de maladies favorisées par le réchauffement climatique.
Selon une étude menée par l’université d’Oxford, les conséquences du réchauffement climatique sur les ressources alimentaires pourraient causer 529000 décès supplémentaires dans le monde d’ici 2050. Les impacts concerneront 155 pays, notamment en Asie du Sud et de l’Est, des régions à bas revenus et particulièrement sensibles aux perturbations du climat. [Article Le Monde du 04/03/16]
En Afrique, la baisse de la production agricole due au réchauffement climatique ainsi que l’explosion démographique devrait exercer une pression supplémentaire sur un système de production alimentaire déjà très fragile. Dans un tel contexte, si la situation perdure, les africains ne pourront subvenir qu’à 13% de leurs besoins nutritionnels d’ici à 2050. La Commission Economique pour l’Afrique considère qu’il existe un lien très clair entre le réchauffement de la planète, la détérioration des paysages ruraux et de l’agriculture, l’augmentation des problématiques hydriques et la croissance constante du taux de sous-alimentation. Elle affirme qu’il suffira d’une augmentation de moins de 2°C pour accroître d’entre 25 et 95% le nombre d’africains souffrant de graves problèmes liés à la nutrition. La crainte est grande pour les hommes de pouvoir que cette catastrophe humanitaire débouche sur une instabilité sociale. [Article Les Echos du 03/08/17]
De lourdes conséquences économiques
L’impact économique des évènements induits par le réchauffement climatique devrait considérablement augmenter dans les prochaines décennies. Il sera d’autant plus élevé que les températures moyennes augmenteront à la surface de la Terre. Plusieurs raisons à cela : le manque d’eau, la baisse des rendements agricoles, la baisse de ressources naturelles (végétales et animales), l’augmentation de maladies, la limitation de moyens de production électrique du fait de contraintes de refroidissement...
En 2006, Nicholas Stern, ancien vice-président de la Banque mondiale, avait estimé que les dommages causés par le réchauffement climatique pourraient faire chuter de 5 à 20% le Produit Intérieur Brut mondial. Alors que 1% de ce même montant permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour éviter le désastre écologique. [Article Le Monde du 06/11/15]
En France, les sinistres climatiques pourraient avoir un coût économique total de 92 milliards d’euros sur la période 2014-2039. Un coût en augmentation de 90% par rapport à la période 1988-2013 et qui pourrait être plus élevé encore si des mesures de prévention des sinistres ne sont pas mises en place. Au rythme actuel, la France sera « conduite dans une situation alarmante vers 2080, dans un contexte de crise internationale difficile à anticiper ». Pire, à en croire les prévisions actuelles du GIEC, entre 2080 et 2100, la France sera un pays écrasé par les vagues de chaleur. [Article France Culture du 25/06/19]
Dans une étude publiée aujourd’hui, les experts du conseil international McKinsey appellent les décideurs économiques à se préparer sans attendre à ce qui n’est plus une prophétie. Ici, des activités qui font la fortune de certains Etats ou régions, vont s’effondrer par pans entiers. Là, le tarissement des ressources naturelles et alimentaires va mettre en péril des centaines de millions de personnes. « Sur les 105 pays que nous avons analysés, pratiquement tous sont concernés par une de nos six dimensions de l’impact climatique » indique Clarisse Magnin, directrice senior de McKinsey. Les risques de pertes de productivité dues à ces poussées de chaleur, de plus en plus fréquentes et intenses, vont aussi s’amplifier dans de nombreuses régions : Amérique Latine, Afrique Subsaharienne, Asie du Sud Est, ouest de l’Australie. La part des heures perdues en moyenne sur le temps de travail pourrait doubler d’ici à 2050, passant de 10 à 20%. En outre, certaines zones de l’hémisphère nord, comme l’ouest des Etats Unis et pratiquement tout le bassin méditerranéen, vont être directement menacées de perdre des points du PIB. Par ailleurs, les infrastructures seront mises à dure épreuve en raison des évènements climatiques (crues, inondations...). La question de la pertinence des investissements et surtout de leur concentration sur des territoires de plus en plus risqués est posée. Les pays riches n’y échappent pas. Enfin, sur le registre alimentaire, les effets attendus du réchauffement doivent inciter les Etats à diversifier les lieux de production des céréales les plus consommées au monde (riz, blé, maïs et soja). [Article Les Echos du 16/01/20]
De terribles impacts pour nous les êtres humains
Comme toutes les espèces vivantes, les êtres humains seront lourdement impactés par le réchauffement climatique en raison de nombreux changements à venir : réduction de la ressource en eau, réduction des rendements agricoles, chutes des ressources alimentaires végétales et animales, augmentation de la malnutrition, augmentation des flux migratoires pour tenter de survivre, augmentation de la pauvreté de manière générale dans le monde, apparition de nouvelles maladies, augmentation du nombre d’êtres humains affectés par des maladies physiques et psychologiques, augmentation de conflits armés pour s’accaparer les ressources, augmentation de la mortalité globale… Les scénarii les plus pessimistes laissent entrevoir un déclin massif de l’espèce humaine jusqu’à un quasi anéantissement à l’instar de nombreuses autres espèces vivantes sur Terre.
Durant la canicule de 2003, en trois semaines, 45000 à 50000 personnes sont mortes en Europe en raison de températures excessives [Article Le Monde du 27 juin 2019]
Le changement climatique facilite la transmission de virus. Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale est exposé à un risque d’infection. [Article Le Figaro du 10 mars 2020]
Les sénateurs Ronan Dantec et Jean-Yves Roux ont récemment remis au gouvernement un rapport sur la nécessité d’adapter dès à présent les infrastructures du pays. Sur le plan sanitaire, le rapport rappelle les conséquences désastreuses des dernières canicules en France métropolitaine : 15000 décès en 2003, 1011 en 2006, 1739 en 2015, 347 en 2017 et 1600 en 2018. Mais il souligne également d’autres impacts sanitaires, moins évidents : l’élévation des températures aura ainsi pour conséquence une augmentation des problèmes de santé liés à la pollution, des allergies, et facilitera la prolifération des maladies (notamment via des vecteurs comme les moustiques) ainsi que les algues (cyanobactéries) responsables de la contamination des eaux potables et organismes marins. [Article France Culture du 25/06/19]
Le réchauffement climatique aura probablement un impact profond sur les sociétés humaines. La production agricole et halieutique en sera affectée ainsi que les ressources en eau. Conséquences, selon la Banque alimentaire de l’ONU : plus de 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté et près de 600 millions pourraient souffrir de malnutrition d’ici 2080. La sécurité des territoires et les infrastructures devraient, elles aussi, être affectées. Ces dernières pourraient en effet mal supporter les inondations et autres catastrophes annoncées (incendie…).Un réchauffement de 2 à 3°C suffirait à augmenter de 5% le nombre d’habitants exposés au paludisme. Et d’ici à 2080, l’Organisation Mondiale de la Santé estime que deux milliards de personnes supplémentaires pourraient être exposées au risque de transmission de la dengue. Les maladies diarrhéiques – résultant d’une contamination de l’eau -, quant à elles, pourraient croître de 10% dans les 15 prochaines années. Les conséquences de ces bouleversements devraient donc se traduire par la multiplication du nombre de réfugiés climatiques et par l’augmentation de l’instabilité géopolitique. L’Internally Displacement Monitoring Center a décompté quelque 83,5 millions de réfugiés climatiques entre 2011 et 2014. L’ONU prévoit qu’ils seront 250 millions d’ici 2050. {Article Futura Planète du 17/11/19]
Dans l’hypothèse où nous parviendrions dans les toutes prochaines années à limiter drastiquement les émissions de gaz à effet de serre sur la planète, les principaux phénomènes physico-chimiques engendrés par le réchauffement climatique persisteront encore pendant de nombreux siècles, en raison de l’inertie des phénomènes physiques à l’œuvre. D’où l’importance d’agir urgemment et puissamment pour mettre un terme au plus vite à cette dynamique mortifère.
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