De nombreuses alertes liées au réchauffement climatique

Dernière mise à jour le 9 juin 2020

Depuis plusieurs décennies, les alertes sur la situation sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus alarmantes !

Les premières théories

Les premières alertes au sujet de l’état de la planète et du réchauffement climatique remontent à la seconde moitié du XXème siècle. Elles n’ont cessé d’augmenter depuis, décennie après décennie.

A la fin du XIXème siècle, un suédois Svante Arrhénius envisage le changement climatique comme étant associé à la croissance des émissions de CO2 généré par l’Homme, donc d’origine anthropique. Il calcula que le climat de la Terre se réchaufferait de 4 à 5°C si on doublait la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Dans les années 1970, plusieurs théories voient le jour. Des scientifiques commencent à parler de réchauffement climatique. Des climatologues commencent à utiliser des simulations informatiques avec l’espoir d’avoir des réponses à leurs questions. [Article Météo Média du 16/12/19]

Les premières prévisions scientifiques

En 1988, à la demande du G7, l’Organisation météorologique mondiale crée le Groupe d’Experts Intergouvernental sur l’évolution du Climat (GIEC) sous le patronage du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Cet organisme international autonome regroupe 195 Etats membres. Il est composé de scientifiques et des représentants des Etats participants au GIEC. Il vise plusieurs objectifs : évaluer les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine, identifier les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. Les évaluations de ce groupe sont principalement fondées sur des publications scientifiques et techniques dont la valeur est largement reconnue.

Le premier rapport d’évaluation est produit en 1990. Il établit quatre scénarios d’émissions futures. Il prédit une augmentation des températures à l’horizon 2100 comprises entre 1 et 3°C avec des incertitudes relatives élevées en raison de la méconnaissance de nombreuses données scientifiques. Il observe que depuis 1900 la température a déjà augmentée en moyenne d’environ 0,5°C et que le niveau de la mer a monté d’environ 15 cm.

L’intervention d’une jeune adolescente de 12 ans à Rio de Janeiro

En 1992, au sommet de la Terre à Rio de Janeiro, une pré-adolescente canadienne de 12 ans présente avec ses camarades de l’Environnement Children’Organisation, Severn Cullis-Suzuki, est invitée à prendre la parole à la fin du sommet. Elle lance alors une alerte concernant l’état de la planète et dénonce les risques engendrés par l’évolution du climat.

La confirmation des prévisions scientifiques

En 1995, le deuxième rapport d’évaluation des changements climatiques produits par le GIEC confirme la première évaluation faite 5 ans plus tôt. Ce rapport constitue une base scientifique et technique importante pour l’élaboration de l’Accord de Kyoto en 1997 - un accord international signée à la 3ième Conférence des Parties à la Convention (COP3) avec pour objectif, la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

En 2001, le troisième rapport du GIEC révèle que les années 1990 ont été la décennie la plus chaude sur la période 1860-2000. Les changements observés concernent le niveau de la mer, la couverture neigeuse, la superficie des glaces et les précipitations. Ce rapport reconnait beaucoup plus clairement la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique.

A partir des années 2000, les médias communiquent davantage sur les causes et conséquences du réchauffement climatique. Les responsabilités humaines sont plus clairement mises en évidence.

L’émergence d’une prise de conscience collective

En 2002, Jacques Chirac alors Président de la République française déclare au Sommet de la Terre à Johannesburg : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. ».

En 2006, le Vive Président Al Gore fait un tour du monde pour convaincre les dirigeants et les populations de la menace en s’appuyant sur un documentaire intitulé « Une vérité qui dérange ».

En 2007, lors de l’élection présidentielle française, le Pacte Ecologique lancé par la fondation Nicolas Hulot obtient 900 000 signatures et le soutien de 70 ONG, l’Alliance pour la planète. S’en suit le Grenelle de l’Environnement décidé par Nicolas Sarkozy alors Président de la République. Le chef de l’Etat appelle à une « révolution écologique ». Il affirme que notre « modèle de croissance économique est condamnée ».

Fin 2007, le quatrième rapport d’évaluation des changements climatiques du GIEC précise les bases physiques des changements climatiques prédits. Il précise également les conséquences probables des changements climatiques. Comme les précédents rapports, il examine les impacts, la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique et il suggère des pistes pour les atténuer.

Des alertes plus nombreuses

En 2013, le secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Ban Ki-Moon, déclare qu’il sera bientôt trop tard pour sauver l’environnement de la planète. Il affirme : « …Nos modes de consommation ne sont pas compatibles avec l’état de santé de la planète. Notre empreinte écologique est démesurée…  Nous devons agir maintenant… Sur quatre-vingt-dix objectifs adoptés d’un commun accord par la communauté internationale dans le domaine environnemental ces 20 dernières années, seuls quatre enregistrent des progrès notables… »

La même année, la Directrice Générale de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), Maria van der Hoeven, déclare : « Si nous continuons sur la trajectoire actuelle, l’augmentation de la température ne sera pas de 2 degrés mais de 5,3 degrés, ce qui aurait des conséquences désastreuses en terme d’évènements climatiques extrêmes, d’élévation du niveau de la mer et entrainerait d’énormes coûts économiques et sociaux. »

Quelques mois après, le président de la Banque Mondiale, Monsieur Jim Yong Kim exprime lui aussi un message de mise en garde de la planète contre le réchauffement climatique. Une intervention alors controversée alors la Banque Mondiale finance des projets de développement d’énergies fossiles.

En 2014, Laurent Fabius alors ministre français des Affaires Etrangères, lance un cri d’alarme sur le risque de dérèglement irréversible du climat en appelant les investisseurs internationaux à financer les énergies vertes.

Un 5ième rapport du GIEC particulièrement alarmant

En 2014, le GIEC communique le cinquième rapport d’évaluation des changements climatiques. Ce rapport conclut qu’il est encore possible de limiter l’élévation de température à 2°C en moyenne planétaire de plus qu’avant la Révolution industrielle (en 1860) si les émissions mondiales de gaz à effet de serre sont réduites de 40 à 70% entre 2010 et 2050. Il considère que le CO2 issu des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) joue un rôle majeur parmi les émissions de gaz à effet de serre. Si les réserves de combustibles fossiles disponibles sont entièrement utilisées, des réchauffements de 4 à 5°C seraient atteints en 2100 ce qui entrainerait une poursuite de ce réchauffement au siècle suivant jusqu’à 7 ou 8°C. La décarbonation de la production d’électricité est identifié comme un composant essentiel des stratégies d’atténuation rentables pour atteindre des niveaux de concentrations bas.

La signature de l’Accord de Paris

En 2015, lors de la conférence sur le climat des Nations Unis, 195 pays décident de prendre des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’Accord de Paris. Un accord qui a pour principale ambition de limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C à la fin du siècle.

En 2017, un manifeste avec un plan d’action précis et chiffré – le think tank The Shift Project – est produit afin de décarboner l’Europe à l’horizon 2050. Ce texte recueille les signatures de plusieurs dirigeants de grands groupes industriels et de diverses personnalités (banquier, économiste, climatologue…).

Cette même année, Donald Trump décide le retrait américain de l’Accord de Paris. Il juge cet engagement dangereux pour l’économie américaine. Quelques jours après, de nombreuses villes, des Etats, des entreprises et des universités réagissent et lancent l’initiative « We are still in ». Ce regroupement représente environ 6200 milliards de dollars de l’économie américaine. Il vise à s’assurer que les Etats Unis demeurent un chef de file mondial dans la réduction des émissions de carbone. « We will still in » devient un interlocuteur incontournable en parallèle des délégations américaines officielles.

Fin 2017, une nouvelle alerte est lancée face à la dégradation de l’état de la planète. Elle émane cette fois-ci de 15000 scientifiques répartis dans 184 pays.

L’engagement de Greta Thunberg

Courant 2018, une jeune militante écologiste suédoise alors âgée de 15 ans, Greta Thunberg proteste devant le parlement suédois contre l’inaction face au changement climatique. Quelques mois après, elle lance la grève scolaire pour le climat. Très vite, le mouvement se propage dans le monde entier.

Fin 2018, elle déclare à la COP24 : « Notre biosphère est sacrifiée pour que les riches des pays comme le mien puissent vivre dans le luxe. Ce sont les souffrances du plus grand nombre qui paient pour le luxe du plus petit nombre. Et si les solutions au sein du système sont impossibles à trouver, nous devrions peut-être changer le système lui-même. » Elle prononce depuis des interventions auprès de dirigeants et des citoyens à travers le monde. Des dirigeants et des citoyens qu’elle ne comprend pas en raison de leur inaction.

Plus récemment, elle engage une action juridique auprès du comité des droits de l’enfant contre 5 pays pollueurs ayant ratifié la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant : la France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie.

Une mobilisation internationale qui se renforce

En mai 2019, 80 pays se disent prêts à revoir leurs engagements de réduction d’émission de carbone à la hausse dans le cadre de l’Accord de Paris. L’ONU pousse les gouvernements à réduire de 45% leurs émissions de gaz à effet de serre dans les dix ans à venir et de les supprimer totalement à l’horizon 2050. L’émissaire de l’ONU pour le climat Luis Alfonso Alba déclare « Nous devons accroître notre ambition de façon radicale… Nous ne parlons pas d’une approche progressive, mais d’une augmentation drastique. »

Mi 2019, 28 grands groupes représentant une capitalisation boursière de 1300 milliards de dollars ont pris l’engagement d’atteindre des objectifs climatiques plus ambitieux afin de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C à la fin du siècle. [Article ONU Info du 23 juillet 2019]

Plusieurs grandes universités reconnues à l’échelle mondiale déclarent l’urgence climatique.

Fin 2019, l’ONU est plus alarmiste que jamais. Le rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement affirme que les températures vont augmenter de 3,2°C avant la fin du siècle et cela même si l’Accord de Paris est respecté. Pour limiter la hausse du réchauffement climatique à 1,5°C, l’Humanité devrait réduire ses émissions de 7,6% par an entre 2020 et 2030. Pour atteindre cette cible, les efforts actuels devraient être quintuplés.

11000 scientifiques de tous les continents lancent une nouvelle alerte. Il considère que « l’état d’urgence planétaire » est aujourd’hui atteint. Ils appellent à un changement rapide et radical des mentalités.

L’Agence Internationale de l’Energie considère qu’il est aujourd’hui plus que temps d’agir et la réaction doit concerner l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre le dérèglement climatique, à commencer par les gouvernements.

Juste avant l’ouverture de la COP25 à Madrid, de nombreuses personnalités (politiques, acteurs, chanteurs…) se regroupent dans une coalition nommée « World War Zero » avec la volonté de faire la guerre au dérèglement climatique. Combat qu’elles considèrent comme étant le plus important pour l’humanité. Cette coalition veut pousser le monde à répondre à la crise climatique de la même manière que nous nous étions mobilisés pour gagner la Seconde Guerre mondiale.

Le GIEC publie un rapport alarmant intitulé « Océans et cryosphère ». Ce nouveau rapport fait en particulier état de la fonte des glaces et de la montée des eaux. Il indique que des milliers et milliers de réfugiés climatiques devront être relogés. Il déclare que 30 à 90% du permafrost (la couche de sol gelée toute l’année) pourrait fondre à l’horizon 2100 et que si tel est le cas, cette fonte libèrerait une « bombe carbone » dans l’eau qui viendrait amplifier le réchauffement climatique. Ce rapport met en évidence une nouvelle fois l’urgence climatique à laquelle nous faisons face actuellement.

L’engagement des ONG

Depuis plusieurs décennies, les ONG alertent l’opinion publique sur la dégradation de l’état de la planète. Elles dénoncent les choix politiques opérés. Elles organisent des manifestations de masse pour sensibiliser l’opinion publique, les élus politiques, les dirigeants, les acteurs économiques et financiers, sur l’état de la planète. Elles s’opposent activement aux grands projets destructeurs de la nature. Elles réclament des changements profonds du Système dans sa globalité.

Quatre organisations d’intérêt général, Notre Affaire à Tous, Greenpeace, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme et OXFAM France, ont assigné l’Etat français en justice devant le tribunal administratif de Paris pour inaction face aux changements climatiques. Leur objectif : faire reconnaître par le juge l’obligation de l’Etat d’agir pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C afin de protéger les citoyens français. Ces quatre organisations ont lancé une pétition intitulée « l’Affaire du siècle » afin d’obtenir un large soutien envers ce recours. En mars 2020, cette pétition compte plus de 2,3 millions de signatures. Un record historique pour une pétition en France !

Le prochain rapport du GIEC est attendu en 2022.

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