Et nous
Dernière mise à jour le 9 juin 2020
Quelle est notre part de responsabilité ?
Le réchauffement climatique est aujourd’hui un état de fait. Dans la plupart des régions du globe, nous observons une élévation des températures ainsi qu’un changement climatique. Les évènements climatiques apparaissent de plus en plus intenses et fréquents : canicules, précipitations intenses, inondations… Les conséquences sont d’ores et déjà visibles : augmentation des températures moyennes, augmentation des pics de température, sècheresses, augmentation des précipitations dans certaines régions… Mais pire encore sont les risques à venir aujourd’hui annoncées par les scientifiques : élévation des températures, élévation du niveau des océans, augmentation du nombre d’épisodes caniculaires, intensification des périodes de sécheresses, dégradation des rendements agricoles, augmentation des impacts économiques, augmentation des flux migratoires, propagation plus fréquente de maladies, augmentation du nombre de victimes… L’humanité pourrait être en grande partie décimée le siècle prochain, voire dès la fin de ce siècle. L’évolution climatique rendra la vie humaine très difficile, voire impossible, dans de nombreux territoires, principalement du fait de l’augmentation des températures et des évènements climatiques extrêmes qui les ravagerons. De plus, de nombreuses maladies vectorielles – transmises par des moustiques, virus… – se propageront à l’échelle planétaire. Maladies qui affecteront de manière effroyables la population humaine.
Face à cette situation catastrophique pour l’humanité et pour la vie, nous sommes face à un défi sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Il est de notre responsabilité à nous tous, quel que soit notre situation, d’agir pour freiner autant que possible cette dynamique mortifère dans laquelle nous sommes tous entrainés aujourd’hui, afin d’en limiter le choc et les conséquences.
Nous connaissons aujourd’hui les principales causes qui nous ont amenées jusqu’à cette situation et qui pourrait nous conduire dans le pire des scénarios si nous ne changeons rien à la situation. Depuis le développement de l’agriculture il y a plusieurs milliers d’année, les êtres humains se sont progressivement éloignés des autres espèces animales et de la nature « sauvage ». Au fil du temps, ils se sont dotés de biens matériels pour pouvoir cultiver leurs terres, se nourrir, se loger... Dans le même temps, ils se sont inventés un monde imaginaire à travers des mythes, des contes, des religions... Ils ont organisé des Systèmes sociétaux pour se protéger, échanger leurs biens, coopérer, rendre justice... Systèmes dans lesquels se sont exercés des jeux de pouvoir : politique, religieux, économique… Systèmes en haut desquels se sont érigés les plus puissants, les plus riches. Systèmes à travers lesquels a germé le capitalisme, avec pour seul objectif : l’augmentation de la richesse. Une nouvelle orientation qui a conduit les êtres humains à s’éloigner un peu plus de la nature. Et puis, il y a quelques siècles, profitant de l’émergence des sciences et de nombreuses explorations, le capitalisme s’est largement développé à travers l’exploitation de nouvelles ressources naturelles. Développement qui s’est accru encore depuis la fin du XIXème siècle avec la création de l’industrie. Cette dernière s’est très rapidement étendue à de nombreux secteurs d’activités humaines : exploitation minière, manufacture, production d’énergie électrique, transport, agriculture, chimie… En moins d’un siècle, l’industrie a envahi les pays riches et les pays en émergence. Soutenu par le capitalisme et la puissance industrielle, un Système global et unique s’est imposé à l’échelle mondiale. Dans le même temps, pour produire toujours plus de richesse, une nouvelle voie s’est ouverte : le consumérisme. De nouveaux modes de vie en ont résulté. L’individualisme s’est alors répandu dans tous les pays riches. Le capitalisme s’en est trouvé grandement renforcé. Intéressé par toujours plus de profits, il a contribué au développement industriel de nouveaux secteurs : distribution, santé, restauration, tourisme, numérique… Après avoir conquis l’ensemble des pays riches, le consumérisme et l’individualisme ont commencé leur expansion vers les pays en émergence. Capitalisme, productivisme, consumérisme et individualisme apparaissent comme étant les principales causes de la situation actuelle du fait de l’exploitation outrancière des ressources naturelles de la planète, en dépit des nombreux impacts écologiques induits.
Depuis la fin du XIXème siècle, la planète subit de façon délétère les agressions et les pressions exercées globalement par les activités humaines pour servir les besoins de l’Industrie, du Consumérisme et du Capitalisme, désireux de produire toujours plus de richesse. Dans le même temps, les êtres humains ne se sont jamais autant éloignés de la nature, quittant les champs pour travailler dans des usines ou des bureaux, délaissant les campagnes pour vivre dans des villes, abandonnant des environnements sains pour se concentrer dans des zones polluées, fuyant le monde réel pour s’aventurer dans un monde virtuel... Et les déséquilibres n’ont jamais été aussi importants qu’aujourd’hui : exploitation grandissante des ressources naturelles sans limite, augmentation continue de la production de richesse, augmentation des émissions de gaz à effet de serre, explosion des quantités de déchets produites, augmentation de la pauvreté, augmentation de la démographie mondiale, augmentation des maladies physiques et psychologiques, déclin général de la biodiversité, élévation des températures tout autour de la Terre…
Pour une très grande majorité d’entre nous, nous prenons part directement ou indirectement à ce Système destructeur à travers nos activités. Pour autant, bien souvent, nous n’en avons pas conscience. Nous ne nous interrogeons que trop peu à ce sujet. Quel est notre part de responsabilité dans ce qui se joue aujourd’hui à l’échelle mondiale ? Quel est notre part de responsabilité au niveau professionnel ? Quel est notre part de responsabilité à travers nos modes de vie et nos activités quotidiennes ? Quels impactent écologiques générons-nous lorsque nous travaillons, lorsque nous sommes chez nous, lorsque nous nous déplaçons, lorsque nous nous divertissons… ?
Quel est notre défi ?
Le défi auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est énorme dans la mesure il concerne la transformation du Système dans lequel nous vivons et cela dans sa globalité – politique, économique, industriel, financier, agricole, commercial… Changer le Système peut sembler difficile voire impossible pour certains d’entre nous compte tenu de son ampleur, de son poids et de son emprise sur nos vies. Cela peut aussi nous sembler inutile en raison de l’intérêt et de la confiance que nous lui accordons. Nous pouvons par ailleurs nous sentir en difficulté pour nous détacher de ce que nous connaissons, pour nous projeter dans un tout autre Système et pour agir selon ce qui nous semble vraiment essentiel. Il est pourtant de notre responsabilité d’opérer ce changement en profondeur en nous interrogeant sur ce que nous aimerions vivre et en trouvant un sens commun partagé. Un tel travail apparaît indispensable pour freiner voire stopper la spirale destructrice dans laquelle nous sommes tous emportés malgré nous.
Mais notre défi ne s’arrête pas là. Pour une très grande part d’entre nous, il implique également de revoir nos manières de vivre avec un objectif prioritaire : réduire nos impacts écologiques sur la planète. Et ces changements individuels induits pourraient bien s’avérer encore plus difficiles à mettre en œuvre que la transformation globale du Système en raison de leurs impacts sur nos habitudes, nos valeurs, nos croyances… Ils sont par ailleurs susceptibles d’engendrer diverses peurs : peur de l’inconnu, peur de perdre, peur de ne pas y arriver… Pourtant, que nous le voulions ou non, nous devrons changer. Et si nous ne nous engageons pas dans ce sens, la nature nous y obligera. Nous n’aurons d’autre choix que de nous adapter pour survivre. Mais ce jour-là, peut-être sera-t-il trop tard compte tenu de l’inertie des phénomènes en jeu dans le réchauffement climatique.
Pour relever ce double défi, de nombreuses actions sont déjà engagées et cela à tous les niveaux de la société. La quasi-totalité des Etats de la planète ont pris des engagements dans ce sens en 2015 dans le cadre de l’Accord de Paris. Quels que uns parviennent déjà à concrétiser leurs objectifs. D’innombrables Territoires, des régions, des villages, des villes, des mégalopoles s’inscrivent également dans cette dynamique. Des entreprises et des multinationales changent de stratégie pour s’orienter dans cette direction. Depuis la fin du XXème siècle, de nombreux Collectifs œuvrent pour protéger la nature en intervenant auprès des organismes mondiaux, des Etats, des Territoires, des multinationales, des entreprises et des citoyens. La communauté scientifique est également très mobilisée sur la problématique du réchauffement climatique. Quant à nous citoyens, nous prenons de plus en plus conscience de l’état catastrophique de la situation, même si pour bon nombre d’entre nous, nous ne le percevons pas directement au quotidien. Et certains d'entre nous ont même commencé à apporter des changements significatifs dans leur manière de vivre.
Voilà où nous en sommes aujourd’hui ! L’heure est grave. Nous n’avons plus que quelques années devant nous pour relever ce défi. Notre défi !
Que choisissons-nous de vivre aujourd’hui ?
Quoi que nous puissions croire individuellement ou collectivement, le champ des possibles est beaucoup plus grand que ce que nous imaginons. C’est la raison pour laquelle l’ouverture de notre état de conscience sur ce que nous vivons, est fondamentale pour pouvoir imaginer de nouvelles stratégies. L’intelligence collective étant très largement supérieure à la somme des intelligences individuelles, sa mobilisation apparaît également indispensable à tous les niveaux de la société pour ouvrir le champ des possibles et concevoir un plus large panel de solutions concrètes, utiles et faisables. Enfin, la problématique étant mondiale, il est évident que les solutions concernent tous les niveaux : individuel, collectif, local, territorial, national mais aussi mondial. Ce qui implique une mise en mouvement globale de l’humanité selon une même direction orientée vers la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Vous, moi, nous tous sommes concernés.
Pour peu que nous le souhaitions, nous pouvons tous apporter une contribution aussi minime soit-elle, pour limiter l’évolution du réchauffement climatique. Notre défi est aujourd’hui d’agir dans ce sens pour pouvoir vivre en harmonie avec la nature et les autres espèces vivantes. Nous relier à ce que nous aimerions vivre demain. Mettre en lumière ce qui est le plus essentiel pour nous aujourd’hui. Clarifier ce que ça nous apporterait indépendamment de toute idée préconçue de solution. Puis, lâcher prise. Faire confiance à la vie. Laisser venir à nous toutes les idées. Les accueillir. Les partager. Les préciser afin de trouver des solutions a minima concrètes, utiles et faisables à court terme. Décider leur mise en oeuvre selon nos priorités. Oser. S’engager. Expérimenter. Et dès lors qu’elles seront accomplies, renouveler l’expérience. Et continuer ainsi, guidés par nos aspirations.
Dans cette perspective, limiter le réchauffement climatique nécessite de notre part une ouverture de conscience globale. Ouverture de conscience sur la compréhension de la problématique, sur l’état de la planète, sur les causes de la situation, sur les risques à venir, sur tous les impacts induits par nos activités et nos modes de vie… Ouverture de conscience également sur tout ce que nous vivons à chaque instant. Pour y parvenir, notre défi est aussi d’apprendre à vivre le moment présent en conscience, où que nous soyons, quoi que nous fassions et quelques soient nos états intérieurs. Porter notre attention le plus souvent possible sur nos états intérieurs : sensations, ressentis, émotions, pensées, sentiments…
Vivre le moment présent en conscience implique pour nous un lâcher prise. En étant observateur de nos états intérieurs nous nous relions naturellement à la vie qui est en nous, à notre être intérieur, à tout ce qui nous est essentiel. Vivre le moment présent en conscience implique également pour nous d’avoir confiance en la vie. En nous laissant guider par nos élans de vie intérieure, nous évoluons naturellement en équilibre et en harmonie avec la vie, à l’instar de toutes les autres espèces vivantes. Nous cheminons ainsi vers davantage de paix intérieure. De nombreuses pratiques héritées de nos ancêtres nous permettent aujourd’hui d’apprendre à vivre le moment présent en conscience.
Et nous, que choisissons-nous de vivre aujourd’hui pour relever ce défi, notre défi ? Quelles actions choisissons-nous de réaliser au quotidien ? Que mettons-nous en place au quotidien pour vivre davantage le moment présent en conscience ?
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